Le Patrimoine de la Fondation Condé
Créée sous Louis XIV, la Fondation Condé n'est alors qu'une modeste charité. Quel chemin parcouru jusqu'au Centre Gériatrique d'aujourd'hui, dans la fidélité aux intentions de la fondatrice !
La Fondation Condé est également dépositaire d'un patrimoine historique qu'elle a pour mission de conserver et de mettre en valeur : des œuvres d’art, de précieuses archives, une chapelle, une chapelle-musée ainsi que des bâtiments hospitaliers et des logements sociaux.
Une longue et riche histoire
L’initiative de la princesse de Condé
La Fondation Condé remonte à 1646 (Louis XIV n’est alors qu’un petit roi de 8 ans). La Princesse de Condé, plus connue sous son nom de jeune fille de Charlotte-Marguerite de Montmorency, fonde une Charité à Vineuil, village voisin du château de Chantilly, propriété des Condé.
Cette Charité est un hôpital organisé selon les préceptes de Monsieur Vincent (le futur St Vincent de Paul). Deux Filles de la Charité ont pour mission de soigner « les pauvres malades ». L’une d’elle s’occupe également de l’instruction des jeunes filles. En 1650, à sa mort, la Princesse lègue une rente de 1 000 livres pour que la Charité puisse perdurer.
Mais les temps sont durs et la Charité est bientôt couverte de dettes. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, lui accorde alors son soutien. L’établissement s’agrandit et redouble d’activité. Une troisième Fille de la Charité est envoyée à Vineuil en 1699.
En 1709, le Prince de Condé, petit-fils de la Princesse, lègue à son tour une rente de 1 000 livres à l’établissement ainsi qu’une somme de 12 000 livres destinée à l’entretien et à l’agrandissement des bâtiments.
La reconnaissance royale
En 1711, Louis XIV, par des lettres patentes, consacre de l’autorité royale les « pieuses intentions » de la fondatrice. L’initiative personnelle de la Princesse de Condé devient une institution durable, reconnue par l’Etat. C’est l’acte de naissance officiel de ce qui deviendra la Fondation Condé.
Il est alors décidé du transfert de la Charité de Vineuil à Chantilly, sur le site occupé actuellement par le Centre Gériatrique Condé. Un terrain est acheté, des bâtiments sont construits. L’aménagement n’a finalement lieu qu’en 1723. La Charité devient l'Hôpital de Chantilly : tous les malades des environs, pauvres ou non, peuvent désormais y être soignés. Il compte alors 12 lits, 6 pour les hommes, 6 pour les femmes.
Un premier pas vers la vocation gériatrique
En 1736, Louis XV, par de nouvelles lettres patentes, réorganise l’établissement qui accueille désormais les « incurables », c’est-à-dire les personnes âgées, hommes et femmes. La vocation particulière de la Fondation Condé s’affirme alors. La haute tutelle de l’établissement est confiée au Prince de Condé et à ses successeurs.
La tourmente révolutionnaire
L’établissement est durement éprouvé par la Révolution : les Condé émigrent, les Filles de la Charité sont chassées par les nouvelles autorités. Pourtant, administré par la municipalité de Chantilly, l'hospice (le mot "hôpital", jugé péjoratif, est remplacé par "hospice" dans tout le pays) continue de remplir sa mission malgré une situation matérielle très difficile.
A partir de 1800, la tourmente révolutionnaire s’apaise. L’école des filles est rétablie, les enfants abandonnés sont recueillis. En 1810, une salle est aménagée pour les femmes en couches. L’établissement accueille également des pensionnaires qui paient leur séjour.
En 1815, une ordonnance de Louis XVIII confirme les lettres patentes de 1736, abolies par la Révolution. La haute tutelle est rendue aux Condé. Cette reconnaissance légale, toujours valide aujourd’hui, correspond à la Reconnaissance d’Utilité Publique.
En 1816, les Filles de la Charité reviennent après 24 ans d’absence. Une école de garçons est ouverte, ainsi qu’une maternité. Le nombre de Cadets en résidence augmente.
L’hôpital compte alors 8 Filles de la Charité et un chirurgien. Les Cadets, comme on surnomme plaisamment les incurables à demeure, sont au nombre de 17. Il y a 10 lits réservés aux malades.
De 1784 à 1786, deux nouvelles ailes sont construites. L’établissement compte alors 28 Cadets, 24 lits pour les malades et 14 lits réservés aux soldats. La pharmacie, constituée par un don important du Prince de Condé, est également ouverte au public.
La tourmente révolutionnaire
L’établissement est durement éprouvé par la Révolution : les Condé émigrent, les Filles de la Charité sont chassées par les nouvelles autorités. Pourtant, administré par la municipalité de Chantilly, l'hospice (le mot "hôpital", jugé péjoratif, est remplacé par "hospice" dans tout le pays) continue de remplir sa mission malgré une situation matérielle très difficile.
A partir de 1800, la tourmente révolutionnaire s’apaise. L’école des filles est rétablie, les enfants abandonnés sont recueillis. En 1810, une salle est aménagée pour les femmes en couches. L’établissement accueille également des pensionnaires qui paient leur séjour.
En 1815, une ordonnance de Louis XVIII confirme les lettres patentes de 1736, abolies par la Révolution. La haute tutelle est rendue aux Condé. Cette reconnaissance légale, toujours valide aujourd’hui, correspond à la Reconnaissance d’Utilité Publique.
En 1816, les Filles de la Charité reviennent après 24 ans d’absence. Une école de garçons est ouverte, ainsi qu’une maternité. Le nombre de Cadets en résidence augmente.
L’héritage sauvegardé par le Duc d'Aumale
A la mort du dernier des Condé, en 1830, le Duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe, est le légataire universel. Il n’a que 8 ans, c’est donc sa mère, la Reine Marie-Amélie, qui dirige l’établissement. Elle le réorganise et l’agrandit. Un ouvroir et un orphelinat sont ouverts. Elle fait également construire la chapelle St Vincent, consacrée en 1838. L’hospice accueille alors 76 Cadets.
Une fois adulte, le Duc d’Aumale entreprend d’importants travaux. Un nouveau bâtiment est construit pour établir notamment une crèche. Le rôle social joué par l’Hospice Condé à cette époque est incontestable.
Le Duc d’Aumale meurt en 1897 sans héritier direct. Conformément à sa volonté, la haute tutelle de l’Hospice Condé est transmise à la Société Civile de la Forêt de Dreux, présidée par le chef de la Famille de France (le prétendant au trône). Il a pour mission de « perpétuer l’existence d’un établissement aussi utile au pays qu’honorable pour ceux qui en ont eu la pensée et qui y ont attaché leur nom ».
Pendant la Grande Guerre, l’Hospice Condé accueille de nombreux blessés. C’est une période difficile : les bâtiments deviennent vétustes et la situation financière est préoccupante.
A partir de 1918, l’établissement se spécialise : il n’admet plus que les personnes âgées. La pharmacie, ouverte à tous les Cantiliens, et la crèche continuent cependant de fonctionner jusqu’à la fin des années 30.
Le renouveau sous la direction du Comte de Paris
A partir de 1949, le Comte de Paris, revenu d'exil, se consacre à l’Hospice Condé dont il a la haute tutelle. Il entreprend alors un immense programme de réorganisation, de modernisation et d’expansion. Sous sa direction, le vénérable et vétuste hospice se transforme en un centre gériatrique à la pointe du progrès.
Deux bâtiments, qui existent encore aujourd’hui, sont construits au cours des années 60 et 70 : la maison de retraite Marguerite de Montmorency et la maison médicale Louise de Marillac. Les journaux titrent en 1967 : le premier Centre Gériatrique en France. Les autres bâtiments, côté rue de l’Hôpital, sont rénovés et transformés en logements sociaux. Au cours de cette période, signe des temps et des vocations qui se perdent, les « sœurs à cornette » quittent l’établissement (1968). Les Filles de la Charité ont accompli leur mission avec un dévouement admirable pendant plus de 3 siècles.
Au cours des années qui suivent, le Centre Gériatrique, avec ses 180 lits, tourne à plein régime ; les prestations sont adaptées à l’évolution de la demande, aux données démographiques. Pour l’anecdote, une date aura marqué les cantiliens : 1982. La petite chapelle Saint-Laurent, curieusement déplacée de quelques mètres, est transformée en musée de la Pharmacie.
Aujourd'hui : une dynamique d’amélioration permanente
A partir de 1996, une nouvelle politique se met en place : il faut faire face aux restrictions budgétaires imposées par une Sécurité Sociale déficitaire et des Départements sollicités de tous côtés. En même temps, la démarche qualité n’est plus la préoccupation des seules entreprises et le monde de la santé est en mutation. Le regard sur le « malade », le « pensionnaire », évolue et les droits de la personne, âgée ou non, sont désormais prioritaires.
En 1997, le Centre Gériatrique est admis à « participer au Service Public Hospitalier » (label PSPH devenu ESPIC : Etablissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif).
En 2000, le bâtiment Marillac qui accueille les services sanitaires est agrandi et restructuré pour mettre fin aux chambres à 4 lits. Parallèlement, la vocation hospitalière s’affirme face à une tradition médico-sociale qui ne suffit plus.
En 2002, la maison de retraite devient « EHPAD » (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) ; l’établissement adopte son nouveau logo, symbole de ses origines : les armes des Condé.
En 2004, le bâtiment Montmorency conserve la vocation médico-sociale pour les personnes de plus de 60 ans. L’allongement de la durée de vie et le désir légitime de tous de rester à domicile le plus longtemps possible influent sur la population accueillie : elle est plus âgée, moins autonome. Il faut s’adapter et une opération de travaux, avec construction d’un nouveau bâtiment, permet de faire face à la nouvelle donne, avec 6 chambres de plus. Une Unité Alzheimer et un Accueil de Jour de 5 places complètent l’offre médico-sociale.
En 2008, l’adaptation vient des Autorités de contrôle : 29 lits de Soins de Longue Durée sont transformés en lits de maison de retraite. Il faudra adapter notre organisation.
En 2011, nouvelle organisation due à la nécessité économique (optimisation des surfaces, rationalisation des unités nouvellement redistribuées). L’opération de travaux est mûre : l’Unité de Réadaptation passe à 30 lits et le bâtiment Marillac accueille les 29 lits transformés en 2008. On construit une grande Unité de Soins de Longue Durée dans un environnement nouveau : façades en bois, patios sécurisés, terrasses végétalisées.
C’est aussi l’année de la création d’une micro-crèche pour les enfants du personnel. Retour sur image, quand sœur Sophie dirigeait la crèche de l’Hospice Condé, en 1875…